08/08/1995 - 17 ans - Cri Cassant
»Il lui suffit de crier pour que tout le monde le fuie, au point de pouvoir briser les vitres l'entourant. Son cri est définitivement très puissant.
- Spoiler:
Niveau 1 — À chaque fois qu'il élève la voix, les objets tremblent, les oreilles sifflent, et certains objets vont jusqu'à se casser. Impossible de modérer son pouvoir, la seule chose à faire étant de ne pas crier, tout simplement.
► Comment s'est déroulé la première apparition de ton pouvoir ?
Tu t'en souviens encore, c'était il n'y a pas si longtemps. Un mois après l'administration du vaccin, pas plus. La maladie t'avais un peu secoué, mais tu te remettais très bien : ce vaccin était vraiment miraculeux. Pour toi, c'était quasiment de l'histoire ancienne. Oui, tu t'en souviens encore, c'était un soir d'automne aussi chaud et humide que n'importe quel soir d'automne à la Nouvelle Orléans. C'est-à-dire vraiment très chaud, et vraiment très humide. Pour une fois, ni Miles ni America ne te collaient aux basques, et pour ce qui était de John, Devin, Ann et toute la bande, ils avaient sans-doute mieux à faire. Tu savourais enfin le sens d'un mot que tu avais tendance à oublier : tranquillité. Bien calé sur ton lit, tu avais sorti ta DS et était parti attraper des Pokémons, un hobby comme un autre. C'était un moment simple et agréable, parfait, même. Oh, rassure-toi, ceux qui lisent ces lignes se doutent d'ores et déjà que cette tranquillité n'allait pas tarder à être brisée. Ils se demandent surtout comment. Tu te souviens ? Bien sûr que tu t'en souviens. C'est papa qui est entré dans ta chambre, sans frapper, comme d'habitude, parce que papa est trop bien pour ça. Il s'est assit sur le rebord du lit, a calé le menton dans son poing, et à voir cette scène qui semblait tirée d'un bon gros navet mal joué, tu sentais déjà venir la mauvaise nouvelle. Crois-moi, t'avais bien raison. Il te fixe un instant, passe la main dans ses rares cheveux, rajuste le col de sa chemise : c'est qu'il était gêné, le vieux. Tu commençais à te demander si tu devais porter crédit à ce qu'il allait peut-être se décider à te dire un jour ou donner un Rappel-Max à ton Lamantine, quand il prit enfin la parole. Décidément, on ne peut jamais rien faire dans l'ordre de ses priorités. Il y a un moment dont tu ne te souviens pas très bien, par contre. Tu es incapable de reconstituer ce qu'il a dit exactement. Ça parle de lui et de maman. Il va s'en aller, parce qu'ils ne s'aiment plus, que c'est trop compliqué, blah, blah, blah. Bizarrement, le choc n'est pas trop dur à encaisser. Il faut dire que tu t'y attendais, ces derniers mois, à voir la manière dont ils s'évitaient en permanence, semblaient se repousser avec virulence comme la même face de deux aimants. Tu l'écoutais donc sans prêter foi à ses excuses. Colère passive, mesurée. Et puis soudain, ça n'alla plus : « Je te laisserai le soin d'aborder le sujet avec Miles et America ». Oh, avoue-le, tu as pris ça pour une mauvaise blague, au début. Tu as même eu un petit rire nerveux, te demandant comment ton vieux pouvait faire de l'humour aussi merdique dans un moment pareil. Mais apparemment, ça n'était pas une blague. Papa, c'était le héro de Miles et America, et voilà qu'il n'avait même pas les couilles de leur annoncer qu'il mettait les voiles. Ça te met hors de toi. Les jumeaux avaient beau être une vraie plaie, tu ne supportais pas qu'il ose agir de la sorte envers toi, mais surtout envers eux. Tu envoyas valser ta DS, ton flegme calculé et tout le reste, pour saisir ton paternel par les deux épaules. Tu pris une grande respiration, et tu hurlas, bien fort :
«MAIS VA TE FAIRE FOUTRE !»
Là, sur le coup, tu n'as pas pu trouver plus recherché. Mais qu'importe, ça correspondait bien à ton état d'esprit. Le problème ? C'est que tu as hurlé fort, vraiment très fort. Les vitres ont tremblé, et plus tard, on apprit que les tympans de papa ont été littéralement percés. Inexplicable. Au fond te toi, tu as su dès ce moment que ta vie allait changer de manière décisive. Et la confirmation est arrivée quelques jours plus tard, alors que tu t'énervais contre Miles. Pas de tympans endommagés cette fois, mais plutôt la vaisselle de la pièce, qui éclata dès que tu haussa la voix. Car ta voix, tu la hausse définitivement fort, bien trop fort. C'est grave, c'est dangereux. Tu passa les jours suivants prostré dans ta chambre, résolu à adopter un mutisme définitif.
Et puis Miles entra, le petit Miles de sept ans à peine, ton petit frère. Il s'assit sur ton lit et déclara, de sa petite voix enfantine et franche : «Je vois pas pourquoi tu t'inquiètes. T'as un super pouvoir. Tu pourrais même devenir un super-héros, comme dans les comics d'America, ce serait vraiment chouette.»
L'idée mit quelques jours à germer. Un super-héros, ici pour défendre la veuve et l'orphelin, pour annihiler les forces du mal. Peut-être n'avais-tu pas l'étoffe d'un héros, mais il faudrait l'avoir, pour tenir, pour ne pas succomber à la folie.
►Et si tu décrivais un peu ton caractère?
« Quoi, Mercury ? Oui oui, je vois qui c'est. Dur de l'ignorer, l'autre timbré qui se prend pour un super-héros. Je sais pas bien s'il a compris qu'ici, à Seaside, il n'a rien de plus que les autres. Mais bon, c'est délicat d'aborder le sujet avec lui, j'ai peur de l'énerver... Et si je l'énerve, le ton va monter... Et avec lui, quand le ton monte, autant dire qu'il y a de la casse. Le pire, c'est que je crois qu'il n'aime pas ça non plus. Ça n'est pas un pouvoir qui facilite la communication, c'est clair. C'est bête, quand même, qu'il se donne ce rôle débile. Parce qu'à part ce côté complètement timbré, il est gentil, Mercury. Vraiment. Peut-être même un peu trop. Et puis, il est naïf, c'est tellement facile de se jouer de lui. Mais je crois qu'il refuse de l'admettre, il se veut vraiment plus fort qu'il ne l'est. Quoi d'autre ? Oh, il est susceptible, affreusement. Un rien, et il se vexe, il s'énerve... C'en serait presque drôle. Il est drôle, d'ailleurs, même si son humour est un peu particulier. Et c'est un gamer. Toujours vissé à sa DS à entraîner ses Pokémons. Ah non, n'essayez pas de l'en décoller, mon oreille en bourdonne encore. Mh... quoi d'autre ? Bon, ça reste entre nous, hein, mais... Je crois qu'il n'a jamais eu de copine, ou de copain, d'ailleurs, je sais pas de quel bord il est. Je crois même pas qu'il ait déjà embrassé quelqu'un. Et ce mec a dix-sept ans. Bon, autant finir sur une note positive : Levine, c'est un sacré altruiste. On ne dirait pas, comme ça, mais il pense toujours aux autres. Comme quoi, il a au moins une qualité propre aux super-héros.»
—09.07.2012 – La personne interviewée a préféré garder l'anonymat.
►Qu'est ce qu'il en est de ton physique ?
Grande taille, corps fin et filiforme. Mercury a cette allure propre aux enfants trop vite grandis, un peu maladroite, malaisée. Musculature sèche, discrète mais présente, longues mains de pianiste qu'il n'est pas. Sourire espiègle souvent collé au visage, regard déterminé et rieur, à l'occasion. Yeux bleus, cheveux bleus. Ces derniers étaient blonds à l'origine, mais Mercury aime le bleu. Le bleu est une couleur libre et impétueuse, c'est tout ce qu'l aimerait être. Le bleu symbolise l'espoir, comme il voudrait en faire autant ! Il se vêtit essentiellement de cette couleur, pour les mêmes raison. Jeans et t-shirts, il aime faire simple. Peut-être parce qu'il n'a aucun goûts, comme en témoigne ce survêtement immonde qu'il porte parfois. Et puis, il y a le détail qui fâche. Peut-être la première chose que vous avez remarqué. Ce masque de tissu rouge, une longue bande avec deux trous pour les yeux. Pourquoi ? Parce qu'un super-héros se doit de masquer son identité, bien évidemment.
► Penses-tu que rassembler des personnes ayant des capacités est une bonne chose ? Et penses-tu avoir besoin d'un soutien psychologique à Seaside City ?
Une bonne chose ? Oui et non. Tu ne comprends pas à quoi cela peut bien servir de rassembler tous ceux qui ont des pouvoirs utiles au même endroit, alors qu'ils pourraient être justiciers, un peu comme toi, quoi. Et puis, ça n'est pas en se repliant sur nous même qu'on s'intègre à la société. Tu as peur d'être rejeté éternellement, et si tu es censé te sentir protégé ici, ça n'a pas l'effet escompté. Ta famille te manque, tes amis te manquent. D'un autre côté, apprendre à maîtriser ton pouvoir sera une excellente chose, et tu comptes bien y arriver.
Un soutien psychologique ? Toi, tu dis que non, tu dis que tout va bien. Mais entre nous, un garçon qui se convainc qu'il est un super-héros pour éviter que son pouvoir ne le fasse sombrer plus profondément encore dans la folie et l'isolement n'aurait-il pas besoin d'une petite aide extérieure ?
► Une fois que tu sauras contrôler entièrement ton don... Que feras-tu ?
Quelle question ? Tu iras sauver le monde bien-sûr, défendant la veuve et l'orphelin ! Tu veux que ton pouvoir serve à faire le bien autour de toi, à aider ceux qui en ont besoin... on admirera ton courage, ta force et ta grandeur d'âme, on aura confiance en toi, tu seras une lueur d'espoir dans la vie des gens, une valeur sure à laquelle se fier. Tu seras un symbole, une idole, un modèle. On écrira sur toi, on te filmera en action, et chaque jour sera une pierre de plus ajoutée au monument de ta gloire. Du moins, c'est ce que tu espères. La vérité sera tout autre, peut-être t'en doutes-tu. Ce qu'elle sera exactement ? Enfin, voyons... comment pourrais-tu le savoir ?
Deal with it.
J'ai seize ans. T'sais, l'âge de la conduite accompagnée, du premier job d'été, toussa. Certaines personnes m'appellent Zorro, juste parce que mon prénom commence par "Zo" et aussi parce que ça me fait marrer. Et sur la CB y en à ils m'appellent Freddy. Mais on peut m'appeler de plein de façons différentes, ci trop coule. J'ai juste trouvé votre forum en allant de partenariat en partenariat en partenariat en part... Hum. Et j'ai décidé de m'inscrire, parce que le contexte était coule
et que ça me donnait une bonne raison d'avoir Splendid de HTF en avatar. Voilà. Sinon, j'vous aime, tous, à en vomir des arc-en-ciels et des petits coeurs