12/10/1989- 23 – Clairsentance - Le pouvoir de percevoir l'histoire d'un objet en le touchant.
Comment s'est déroulée la première apparition de ton pouvoir ?
Donnez moi un objet, pour peu qu'il ait eu une vie en dehors de l'usine, je suis capable de vous dire s'il a été aimé ou non, ce qui s'est joué d'important autour de lui, le caractère de son propriétaire : enfin son implication dans la vie en général. L'histoire de la découverte de mon pouvoir ? Bien sûr que je m'en souviens !
J'habitais un petit appartement tranquille, au 2e étage rue Faubourg Saint Honoré, à deux pas du fameux antiquaire POPOFF et compagnie, commerçant reconnu du quartier pour l'originalité de ses trouvailles. Au début, je me désintéressais totalement pour ces vieux trucs démodés. Un fauteuil en épais velours jaune avec deux pompons orange ? C'est d'un goût... Je ne m'arrêtais jamais dans cette boutique et c'est à peine si j'y jetais un regard.
L'hiver du vaccin, alors que je passais comme d'habitude devant leur boutique sans y prêter grande attention, j'ai ressenti comme la sensation de reconnaître certains objets. Ce fut assez indescriptible, mais il y avait là quelques objets qui me semblaient plus familiers que d'ordinaire, sans aucune raison apparente. Un peu comme lorsque l'on retrouve un vieux livre ou une vieille montre ou encore un ancien portefeuille qui nous a appartenu : cela ravive naturellement des souvenirs plus ou moins lointains. La différence c'est qu'il n'y avait aucune raison pour que mon intérêt, d'un seul coup, se porte sur cette espèce de cendrier ou ce chandelier étincelant lorsque mon regard croisait leur existence. Au début, je ne me formalisais pas: dès que je sentais une attirance anormale vers ces vieilleries, je m'éloignais et je changeais systématiquement de trottoir pour ne pas être perturbé.
Mais la sensation s'intensifia de manière incontrôlable. L'élément déclencheur a été cette espèce de « vase », qui n'y ressemble pas du tout au final. Un jour, alors que je passais pour l’unième fois devant leur vitrine, dans laquelle vieux bibelots et vieille vaisselle s'entassent somptueusement, je ne pus m'empêcher de m'arrêter net. Mes yeux semblaient ne pas vouloir quitter cet immonde vase du regard. Contre ma volonté, je me voyais franchir le seuil de leur boutique et sans prêter attention aux autres clients, je m'avançais machinalement en direction de la soucoupe, quand ma main droite alla se coller contre la surface fibreuse de cet objet biscornu. Pourquoi me sentais-je attiré par une sorte de soucoupe volante en bois dont on aurait volontairement étiré les rebords, jusqu'à ce qu'elle prenne une forme de madeleine aplatie et trouée, et qui présentait quelques grossières ornementations formant des triangles bleus s'emboîtant tant bien que mal avec des cercles vert et rouge, en addition de son vulgaire trou au sommet qui semblait indiquer une utilisation à destinée de « réceptacle floral » ou pour le dire autrement, un genre de vase ?
C'est alors que l'inattendu arriva.
Je ne sais pas comment les voyants perçoivent les choses, mais en ce qui me concerne, cela a plutôt été comme une série de visions, des flashs montrant successivement divers lieux d'où, je devinais , l'objet avait vécu quelques instants de sa glorieuse vie de « vase », ou d'urne, peu importe. Sentant comme un début de léger vertige, ma vision se troubla progressivement, jusqu'à ce que je ne puisse plus percevoir correctement mon environnement. Dans le trouble, j'agrippais de ma main gauche le rebord du meuble d'à côté, ma main droite ne pouvant pas se décoller du flanc de l'urne en question. Je voyais d'abord se dessiner les contours d'un atelier étroit, sombre et poussiéreux , où la silhouette de divers objets semblait suspendue au plafond et pendre nonchalamment, telle une lugubre série de ténébreuses stalactites. Faisant un effort pour y voir clair, et cherchant désespérément la sortie de la boutique, je me sentais attiré et bloqué dans cette vision, ma main gauche toujours posée sur le meuble de l'antiquaire m'indiquant que l'environnement sombre de l'atelier, dans lequel je pensais être, n'était pas réel. Je clignais plusieurs fois des yeux, mais en vain, la vision persistait.
Puis, balayant du regard cet atelier moisi, je devinais le « vase » sur ce rebord à droite, possédant la même forme, mais avec des couleurs en moins. Dans un ultime effort pour revenir à la réalité, je me sentis soudainement aveuglé par une blancheur éclatante, me tenant plus fermement au meuble d'à côté pour ne pas perdre équilibre, je chancelais néanmoins et, essayant d’appeler à l'aide, je me rendis compte que je ne pouvais émettre un son. La blancheur s'estompant peu à peu, il m'étais possible de voir à présent, le recoin d'une pièce inconnue ensoleillée où voletaient quelques grains de poussière dorée dans un infime rayon de soleil, présentant au sol une moquette rose pâle dégageant une odeur douceâtre de naphtaline. La soucoupe semblait accueillir maintenant trois ou quatre grandes tulipes de couleurs différentes qui lui donnaient un air d'étranges antennes ondulantes. Cette vision ne dura qu'un court instant puisque déjà, les contours et les couleurs se dissipant comme une aquarelle sous l'effet d'une petite pluie, je me trouvais dans un couloir blanc, se terminant sur une porte légèrement entrouverte laissant percevoir le début d'un escalier en pierre bleue. L'urne était posée à même le sol et cette fois elle accueillait majestueusement un parapluie vert à poids bleus qui se mariait harmonieusement à ses motifs particuliers.
Sous l'effet d'une nouvelle vague de flou, et sentant mon malaise se dissiper, je le reconnaissais enfin, à ma hauteur, sur un comptoir de type Louis XIV dans une large pièce encombrée d'objets précieux et anciens, où il trônait vide,là, sous mes yeux dans la boutique de l'antiquaire.
Restant plusieurs secondes encore immobile et ne pouvant quitter la soucoupe des yeux, je comprenais qu'à présent ce n'était plus une vision. J'étais revenu à la réalité.
Depuis cet épisode, et ayant changé mon régime alimentaire de façon draconienne plusieurs fois, je me suis rendu à l'évidence que ces « hallucinations », n'ayant aucun rapport avec le taux de sucre dans mon alimentation, pouvaient me révéler l'histoire, ou tout du moins une partie, de la vie de l'objet en question. Maintenant j'ai la possibilité de contrôler le moment ou je vais accéder aux visions, mais je ne peux pas encore bien comprendre ce qu'elles signifient.
Et si tu décrivais un peu ton caractère?
Au départ j'étais plutôt une personne discrète, voir réservée, mais avec ce pouvoir j'ai progressivement aiguisé ma curiosité. Si vous saviez tous ce que j'ai pu deviner en posant simplement innocemment ma main sur la rampe en bois de l'escalier de mon immeuble... Je n'ai pas la fibre pour être détective de toute façon, trop de responsabilités et puis pour ce qui est des scènes de crime : ce n’est pas beau. Historien des objets ce n'est pas non plus ce qui me botte, c'est pas parce que je vois la vie des choses que je dois passer la mienne à les étudier, non ? Comme je n'arrive pas encore à maîtriser l'apparition des visions de manière sûre, je peux vite passer pour « instable ». Mettez-vous à ma place ! Quand j'utilise le téléphone de quelqu'un d’autre, il suffit que l'appel dure plus d'une minute et j'entends en accéléré et de manière incontrôlable un mélange des voix qui s'y sont associées ! C'est aussi pour ça que des fois, il se peut que j'ai des « comportements inadaptés... »
Qu'est ce qu'il en est de ton physique ?
Mes cheveux sont rouges et non pas roux, d'ailleurs mes yeux sont noisette et non pas marron et je ne suis pas mal coiffé mais suis coiffé-décoiffé. Je suis sûr qu'il y a un secret en chacun de nous au delà du physique mais je prend du temps à soigner mon apparence. Saviez-vous qu'un écureuil se cache dans mes cheveux ? Quand le temps est changeant, mes iris peuvent prendre des reflets dorés qui sont rares à observer.
Penses-tu que rassembler des personnes ayant des capacités est une bonne chose ? Et penses-tu avoir besoin d'un soutien psychologique à Seaside City ?
Heureusement qu'il y a eu cette annonce pour Seaside City, sans quoi j'allais péricliter de l'intérieur. Personne pour m'expliquer cette apparition de mon don ! Trouver la place qu'il me faut parmi des dégénérés comme moi, c'est ça qu'il me faut. Un soutien psychologique ? Je n'y avais pas pensé, mais ça pourrait être utile finalement. Par exemple : quelle est la conduite à tenir si je découvre un secret inhérent au propriétaire de l'objet ? C'est un problème si je devine qui s'est rendu au cabinet de consultation rien qu'en posant la main sur la poignée de la porte ?
Une fois que tu sauras contrôler entièrement ton don... Que feras-tu ?
J'ai de grands projets ! Primo : réaliser des études ponctuelles sur l'origine des objets inconnus juste pour le plaisir de savoir ( et un peu pour la gloire et pour l'argent ). Deusio : vérifier que les objets que j'achète d'occasion et qui sont « de soi-disant » seconde main ne sont pas en réalité d'une troisième ou quatrième. Terçotrimo : …. Bon OK en fait je sais pas trop quoi faire de mon pouvoir vu que je n'ai pas encore eu trop l'occasion de l'essayer, mais je sens que sur cette île j'aurais mon mot à dire.
Les infos du Joueur.
cela me fait 23 ans, le site est sorti bien classé dans les tops-sites et son design ainsi que son idée sont des éléments qui le rendent très agréables à mes yeux.